Chers Amis et chers Enfants Boker Tov,
Notre histoire providentielle nous ramène à la Shoa,commémorée ce soir et demain...
Au milieu de l'obscurité,quelques lueurs dont celle-ci...Suivez moi ...
C’est l’histoire de deux hommes…
Le premier, nommé Rodolphe WERBE, était emprisonné à Auschwitz où il était en charge de l’intendance. De ce fait, il pouvait circuler dans le camp « presque » librement ce qui lui permit rapidement de saisir l’étendue du désastre. Il comprit aussi vite que le destin de l’ensemble des prisonniers était scellé, et que c’est la mort qui les attendait. Il fut obsédé dès lors par l’idée de fuir pour témoigner des horreurs perpétrées par les nazis.
Le second, Alfred WETSLER, également détenu, était respecté de nombreux prisonniers du camp apparemment informés de ses activités de résistance au sein même du camp.
Les deux firent connaissance, se retrouvèrent dans le même désir de s’échapper afin que le monde prenne connaissance du génocide qui se réalisait dans cet enfer.
Les malheureuses tentatives d’autres camarades - dans un milieu particulièrement hostile et cruel où chaque fait et geste était épié - furent autant de raisons de renoncement à leur projet...
Rappelons que, de surcroit, l’état physique des internés était terriblement dégradé.
Le 7 Avril 1944 deux SS surprirent Rodolphe WERBE en possession de marchandises illicites dans le camp : sous ses vêtements, il dissimulait plusieurs cartouches de cigarettes.
Il fut appelé à se présenter au bloc 11, connu pour être une « destination » à laquelle personne ne pouvait survivre.
Rodolphe se dit alors que c’était le moment ou jamais pour lui de tenter quelque chose…
Avec Alfred WETSLER ils se cachèrent sous un tas de planches de bois, livrées la veille et destinées à la construction de nouveaux baraquements.
Le soir tombé, au moment où l’appel des prisonniers fut lancé, les nazis constatèrent leur absence et déclenchèrent l’alerte. Aussitôt des dizaines de soldats, accompagnés de leurs chiens, se mirent à fouiller tous les recoins du camp, de façon aussi méthodique qu’acharnée.
Rodolphe et Alfred avaient appris par un militaire russe, prisonnier du camp, comment éviter d’être repéré par les chiens : ils mélangèrent du tabac à du pétrole, puis répandirent le mélange autour d’eux.
Des heures de recherches passèrent, les chiens étaient passés tout près d’eux sans pouvoir les localiser. Rodolphe et Alfred gagnèrent en confiance, ils savaient qu’il leur fallait tenir 48 heures, car passé ce délai, les nazis mettraient un terme à leur poursuite.
Ces 48 heures dans le froid, le ventre vide, furent probablement les plus éprouvantes de toute leur existence, mais leur détermination l’emporta.
Quand ils décidèrent de sortir, ils entendirent approcher 2 soldats. L’un disait à l’autre : « Et s’ils étaient là, sous le bois ? ». Les soldats décidèrent d’en avoir le cœur net, retournant les planches l’une après l’autre. Rodolphe et Alfred prièrent…
Ils avaient l’impression de ressentir le souffle des soldats tant ils étaient proches.
Puis, alors qu’ils étaient sur le point d’être découverts on entendit au loin un cri :
« Ils sont là ! Ils sont là ! ».
On ne sut jamais qui lança ce cri qui sauva Rodolphe et Alfred…
Mais l’histoire n’est pas finie car une fois ce danger imminent écarté, les deux amis ne trouvèrent pas les ressources nécessaires pour se débarrasser des planches de bois qui les couvraient littéralement…
Ils luttèrent deux heures, chacun de leur soupir fut accompagné de prières, avant de se dégager de leur propre piège et de fuir.
Des années plus tard, quand ils racontèrent leur histoire presque d’une seule voix, ils dirent la chose suivante :
« Mieux que quiconque nous avons compris le principe talmudique qui affirme que même un couteau sous la gorge, nous ne devons jamais désespérer de la délivrance de D… »
Hasard ou Providence ?
Je vous le demande…
Courage et de bonnes nouvelles bh.
GZ
 
 
 
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