Chers Amis et Chers Enfants Boker Tov,
Un peu long mais passionnant …
Une nouvelle histoire authentique et lourde d'enseignements,
volontairement écrite à la
première personne,suivez moi.
Que dire sinon que mon histoire pourrait être utile à d’autres parents ?
La vie d’une famille est difficile à gérer : des tensions entre une maman et ses filles, une rupture entre un père et ses garçons, un décalage entre le père et la mère, et le train éducatif déraille dangereusement…
En tant que parents nous devons régulièrement nous pencher sur notre approche vis-à-vis de notre progéniture et cela pour stabiliser notre cellule familiale.
Alors voilà…
Je suis mère de 6 enfants, l’aînée est âgée de 16 ans, le plus petit vient de célébrer son premier anniversaire.
Trois garçons et trois filles dont nous a gratifié Le Créateur. Mon mari est chauffeur de bus, sur un plan matériel nous nous en sortons honorablement.
Nous parlions plus haut d’éducation, sur ce plan aussi, nous nous en sortons également. Mon époux et moi-même nous nous entendons parfaitement et nos enfants sont merveilleux, tous, excepté l’un de nos enfants, notre « mouton noir », Yossef qui est âgé de 11 ans…
J’ai honte de faire usage de cette expression, mais c’est le sentiment que l’ensemble de la famille avait à l’époque : nous avions au sein de la famille un « mouton noir » dont l’essentiel de l’activité consistait à perturber la sérénité familiale. Une situation d’ailleurs transposable à l’école puisque, du matin jusqu’au soir, Yossef n’avait de cesse de frapper, provoquer, irriter, et j’en passe…
Un soir, épuisée par l’agitation ambiante générée par notre mouton, je m’isole avec mon époux, et non sans douleur, j’évoque pour la première fois la possibilité de l’inscrire dans un internat. Mon mari est d’accord, mais seulement après consultation d’une haute autorité rabbinique : « Même si c’est un mouton noir, un enfant n’est pas un meuble, on ne le déplace pas sans une bénédiction rabbinique » dit-il. Rendez-vous est pris pour samedi soir…
Au cours du Chabbat, je ne me sens pas à mon aise, par deux fois je perds connaissance au point où mon mari décide de m’accompagner aux urgences… Quelques malaises et examens plus tard, je me retrouve dans le service oncologique… Je suis prise de terreur, je me demande ce que je fais là, j’envisage le pire… et je m’y résous…la nature humaine est ainsi !
S’ensuivent des mois de soins pendant lesquels je suis éloignée de ma famille, durant lesquels mon mari ne travaille plus pour rester auprès de moi.
Je passe plusieurs séjours en soins intensifs… Et pendant cette période pour le moins trouble, qui prend le relai à la maison ? Oui, le…« mouton noir »… Là où les autres enfants, jeunes et moins jeunes, s’effondrent, Yossef se démultiplie pour assurer l’essentiel à la maison : lessive, cuisine, ménage.
De surcroit, Yossef devient un élève exemplaire aux dires de ses enseignants. Tout simplement méconnaissable ! En apprenant cela, je pleure, mais de joie et d’émotion…
Et voilà qu’un jour le médecin nous parle de la nécessité pour moi d’une greffe de la moelle osseuse. Sans rentrer dans le détail, il faut me trouver, au sein de la famille un donneur compatible…
Qui le sera ? Double oui, le « mouton noir » qui, sans sourciller, et même bien au contraire sourire aux lèvres, déclare être heureux de pouvoir aider sa maman. Yossef va donc sauver ma vie…
Quelques mois plus tard, le jour tant espéré du retour à la maison advient enfin. Lorsque je franchis le pas de la porte toute la famille est là, les murs sont décorés de petites affiches : « Sois la bienvenue notre maman chérie » ou encore « À la meilleur maman du monde, on t’aime »…
Je cherche du regard Yossef, il n’est pas là, alors que tous sont présents… Au moment où je me décide moi-même d’aller à sa recherche un chanteur, guitare à la main, entonne un tour de chants, spécialement pour moi. Impossible de quitter la pièce bordée d’enfants, d’amis, famille et même voisins...
Une heure plus tard, pas de Yossef, je me rends dans sa chambre, et je trouve une enveloppe sur son lit, une lettre qui m’est adressée :
« Ma chère maman adorée,
Je suis si heureux de te savoir de retour parmi nous. J’ai tellement prié pour que tu reviennes, pour que tes soins soient probants.
C’est seulement quand tu es tombée malade que j’ai compris à quel point j’étais insupportable, alors que tu méritais que je te chérisse.
J’ai même pensé que tout cela était de ma faute. Tout le monde était brisé ici, et moi le « mouton noir », qui ne pleure jamais, je décidais d’exploiter toute mon énergie pour encourager les uns et les autres…
Pardon maman pour toutes ces contrariétés que je t’ai causées.
Au fait le chanteur ce soir, je l’ai commandé pour te réjouir à l’occasion de ton retour. Encore une petite chose maman, ne m’envoyez pas dans un internat SVP ! »
Voyez-vous, Yossef avait entendu l’échange que j’avais eu avec mon mari avant de tomber malade…
D.ieu, au lieu de l’envoyer à lui dans un internat, m’a dirigé moi vers un hôpital, une sorte d’internat…
Nous devons, nous parents, faire toujours attention à nos échanges, ne pas condamner nos enfants, ne pas leur accoler une étiquette…
Oui, parfois le mouton noir peut s’avérer d’une blancheur pure et éclatante… non ?
A méditer...
Courage et de bonnes nouvelles bh.
GZ
OÙ NOUS TROUVER ?